Tu n’achètes pas d’aliments sucrés parce que s’ils sont dans tes placards tu ne peux pas résister ? Tu penses être accro au sucre ? Tu as du mal à t’en passer et régulièrement des pulsions ?
Et si je te disais que l’addiction au sucre n’existait pas et que tu pouvais te débarrasser de tes pulsions sans faire une “detox” ou un “sevrage” du sucre ?
L’addiction au sucre n’est pas prouvée
“Le sucre est une drogue, pire que la cocaïne, la preuve dans des études les rats se jettent sur le sucre plutôt que sur la cocaïne.” Tu as sûrement entendu cet argument je ne sais combien de fois.
En fait, les personnes qui mentionnent les résultats d’étude en question oublient de mentionner 2 aspects :
- ces études sur les rats montrent des comportements addictifs quand les rats n’ont accès au sucre que 2h par jour. Quand ils y ont accès en permanence, ils ne montrent plus de signe de dépendance.
- chercher une saveur sucrée est un réflexe naturel du cerveau car le sucre est son principal carburant. Quand on y pense de manière logique, il est bien plus sain en ayant le choix entre un aliment et une drogue de choisir l’aliment !
Les « addictions » alimentaires ne sont pas de vraies addictions et ne provoquent pas les mêmes comportements à risque que les drogues dures. Et contrairement aux vraies addictions, la solution pour s’en débarrasser n’est pas de faire une cure de désintox de l’aliment et ne plus jamais le consommer.
Déjà, quand on parle de pulsions alimentaires, il faut voir de quoi on parle : envie de manger émotionnelle ? Compulsion ? TCA ?
- Les envies de manger émotionnelles, EME, sont totalement normales. Elles sont un moyen de régulation des émotions présent chez la majorité des gens et c’est totalement OK. C’est par exemple le besoin d’aliment un peu doudou, réconfort, après une journée pas facile. Une envie de manger se présente suite à une émotion (désagréable ou agréable). Lorsque tu y réponds, cela participe à réguler l’émotion.
- Les compulsions sont mal vécues, elles sont souvent intégrées dans un cercle vicieux de restriction = frustration = compulsion = sentiment de perte de contrôle, culpabilité = restriction.
- Dans les TCA comme la boulimie et l’hyperphagie, il y a des compulsions mais on n’est plus sur la même échelle, les TCA sont un véritable trouble, une maladie. Je n’aborderais pas cela dans cet article car ce n’est pas un sujet que je maîtrise et qu’il est bien plus complexe et profond que de simples pulsions alimentaires. Un vrai TCA nécessite un accompagnement global de plusieurs spécialistes du sujet (diet, psychologue, etc).
En revanche, si tu as des compulsions hors TCA, cet article est pour toi !
Les vraies raisons derrière tes pulsions
Mais alors si le sucre n’est pas une drogue, pourquoi peux-tu avoir un comportement addictif ?
Il y a énormément de raisons possibles. En naturopathie, nous pouvons faire un bilan global de ton alimentation et tes habitudes de vie pour comprendre pourquoi tu as des compulsions et t’aider à retrouver une relation plus sereine à ton alimentation. Si ça te parle, n’hésite pas à me contacter !
Dans cet article, je vais aborder quelques raisons courantes.
Relation à l’alimentation & émotionnel
La raison principale est liée à la culture des régimes, qui t’apprend à considérer certains aliments comme mauvais, malsains, voire dangereux et d’autres bons, « healthy », sains, qui t’apprend à contrôler ton alimentation, te restreindre, éviter certains aliments, etc. L’influence de cette culture conduit à fuir les envies de manger émotionnelles quand elles se présentent, avec des conseils idiots du genre : “Si tu as envie de chocolat, mange une pomme / bois de l’eau”.
En fait, quand tu as envie d’un aliment en particulier, si tu refuses ou diabolises cette envie et choisis de te priver ou de manger autre chose en substitut, la réponse de ton cerveau est que l’envie va prendre de plus en plus de place. A force d’éviter les envies de manger émotionnelles, totalement normales comme vu plus haut, les compulsions arrivent, puis prennent de plus en plus de place.
Les axes de travail pour améliorer cela :
- travailler sur sa relation à l’alimentation, pour faire la paix avec celle-ci et sortir du cercle vicieux restriction – compulsions,
- apprendre à accepter les EME avec sérénité et sans culpabilité,
- apprendre, aussi, d’autres moyens de régulation des émotions que l’alimentation.
Alimentation pas adaptée à tes besoins
Il est possible d’avoir des pulsions même en ayant une relation plutôt sereine à l’alimentation. J’ai moi-même vécu cette situation à plusieurs reprises dans le passé : quand j’ai essayé d’être végétarienne, ce qui ne me convient pas du tout, et quand je bossais dans l’hôtellerie (à l’époque j’avais un rythme trop intense, donc fatigue + une alimentation de mauvaise qualité et pas suffisante pour mes besoins).
Plusieurs phénomènes sont possibles, et parfois s’entrecroisent :
Si tu ne manges pas suffisamment de manière globale ou si tu as des carences en certains nutriments (manque de protéines, manque de gras, etc), ton corps va réclamer une source d’énergie immédiate, comme le sucre.
Par ailleurs les protéines en particulier sont nécessaires pour la synthèse des neurotransmetteurs, dont la sérotonine. Or, un manque de sérotonine cause des pulsions sucrées.
Si tu consommes trop d’aliments sucrés par rapport au reste, si tes repas ne sont pas assez équilibrés, tu peux avoir de trop grosses variations de la glycémie. Dans ce cas, tu auras des hypoglycémies, donc ton corps réclamera du sucre. Lorsque tu consommes trop de sucre / des repas trop axés sur les glucides au détriment du reste, c’est un cercle vicieux : énergie immédiate, puis crash, puis envie de sucre à nouveau pour avoir un nouveau boost, etc.
Certains aliments peuvent donner l’impression d’être addictifs par eux-mêmes. Ils ne le sont pas à proprement parler, pas vraiment, mais l’alliance satisfaisant gustativement / peu nutritif fait qu’il peut être difficile de se limiter. Généralement d’origine industrielle, ils sont conçus pour apporter une grande satisfaction immédiate, avec des saveurs qui saturent les papilles (très sucré, très gras, très salé, umami, etc). Cependant, ils sont aussi très peu nourrissants, ce qui pousse à y revenir encore et encore et encore, car la faim reste et la satiété est difficilement atteinte.
Pour améliorer l’alimentation et éviter les pulsions, il est important de manger régulièrement sur la journée, en intégrant des repas et collations majoritairement équilibrés (glucides de qualité+ protéines + bons gras + fibres) et nutritifs. Il est essentiel aussi de tenir compte de son niveau d’activité, car sport, travail très physique, etc. augmentent les besoins caloriques.
Santé globale
D’autres facteurs rentrent en ligne de compte dans les pulsions alimentaires. Ils sont nombreux et je ne les citerais pas tous : dérèglements hormonaux, pathologies diverses, etc. Je voulais simplement en aborder trois qui sont très courants.
Stress, alimentation carencée, rythme de vie pas adapté… causent des pulsions par eux-mêmes, mais causent aussi de la fatigue, qui est elle-même une cause importante de pulsions. Quand tu es fatigué·e, ton cerveau réclame de l’énergie immédiate. Le sucre, principal carburant du cerveau, est la source d’énergie la plus logique vers laquelle se tourner. La solution à ce problème est alors d’agir sur les causes de fond de ta fatigue et soutenir ton énergie, non avec des excitants (qui ne résolvent pas le problème et peuvent même aggraver la fatigue) mais avec une alimentation de qualité et un rythme de vie adapté à tes besoins.
Quand on parle stress, fatigue, émotions, envies de manger plus importantes, difficile de ne pas penser… au SPM ! Avant les règles, tes besoins augmentent légèrement, il est donc normal d’avoir plus faim. Mais si tu ne respectes pas ce besoin de manger plus et si à cela s’ajoutent les déséquilibres hormonaux du SPM, tu risques d’avoir de grosses pulsions de sucre (ou de gras) avant les règles. La solution à cela est de travailler sur l’équilibre hormonal et la qualité de l’alimentation.
Enfin, une autre cause courante de pulsions sucrées est liée au microbiote intestinal : candidose et autres dérèglements de la flore intestinale vont participer à la présence d’envies sucrées. Le candida se nourrit de sucre, donc lorsqu’il est présent de manière excessive l’un des signes est la présence de compulsions sucrées. De manière plus globale, lorsque le microbiote est déréglé, cela perturbe l’assimilation des nutriments, cause stress et fatigue, déséquilibre les neurotransmetteurs comme la sérotonine, participe à altérer l’humeur… ce qui nous fait revenir à toutes les causes vues plus haut.
En conclusion
Diaboliser le sucre est une réponse simpliste à un problème multifactoriel. C’est d’autant plus contre-productif que la diabolisation du sucre (et d’autres aliments) tend à creuser les troubles alimentaires et augmenter les comportements pulsionnels. Bref, il est essentiel de revenir à une vision plus holistique des choses, qui prend en compte tous les facteurs en jeu dans l’équation et travaille à améliorer à la fois la qualité de l’alimentation, la relation à celle-ci et la santé globale, au lieu de se focaliser sur la restriction.
Si tu aimerais appliquer cela concrètement dans ta vie, prends RDV !