Comme de nombreux troubles du cycle, le SOPK (syndrome des ovaires polykystiques) est encore mal connu, et on ne trouve pas que des informations fiables sur le sujet.
Aujourd’hui, je voulais démêler 3 des confusions et erreurs les plus fréquentes concernant ce syndrome.
1- le SOPK n’est pas un problème de kystes
Oui, le SOPK s’appelle syndrome des ovaires polykystiques. On pourrait donc penser que si tu as reçu ce diagnostic, cela veut dire que tu as des kystes ovariens. Or, c’est faux.
Ce nom est en réalité issu d’une erreur. Dans le SOPK, la maturation des follicules est bloquée par un excès d’hormones androgènes. Les follicules immatures s’accumulent dans les ovaires au lieu qu’un d’entre eux se distingue et achève son développement. Lors de la découverte de ce syndrome en 1935, ces follicules immatures ont été pris pour des kystes. Donc, quand on parle d’ovaires qui ont un aspect polykystique, on ne parle pas de kystes mais bien de follicules sous développés présents en excès.
Cela ne veut pas dire qu’il n’est pas possible que tu aies des kystes par ailleurs. Cependant, ceux-ci ne sont pas un symptôme du SOPK.
2- les douleurs ne sont pas un symptôme de SOPK
Je vois assez souvent des personnes atteintes de SOPK sur les réseaux parler de leurs règles douloureuses comme d’un symptôme de ce trouble. En fait, les douleurs ne sont pas un symptôme de SOPK. Je ne dis pas qu’il n’est pas possible d’avoir des douleurs ET un SOPK, mais cela ne veut pas dire que les douleurs font partie de ce syndrome.
Les symptômes qui caractérisent le SOPK sont :
- des troubles de l’ovulation, qui se manifestent par des cycles très irréguliers voire une aménorrhée,
- des problèmes dûs à l’excès d’androgènes : acné, hyperpilosité, perte de cheveux…,
- une résistance à l’insuline, une possible tendance à la prise de poids, une augmentation du risque de diabète et troubles métaboliques,
- une baisse de la fertilité.
Cependant, les niveaux élevés d’androgènes et d’insuline présents dans le SOPK peuvent participer à causer un excès d’oestrogènes. Quelques signes qui peuvent indiquer une hyperoestrogénie : seins douloureux, rétention d’eau, maux de tête, règles douloureuses, flux abondant, SPM plus présent, fibromes… De ce fait, il est possible d’avoir aussi ces symptômes en plus d’un SOPK, mais c’est loin d’être systématique.
Les personnes atteintes de SOPK sont de la même façon plus à risque d’endométriose. Donc, si tu as un SOPK et des douleurs de règles très importantes, ou encore d’autres symptômes plus liés à l’endométriose qu’au SOPK, il se peut que tu aies les 2 en même temps.
3- Des ovaires « polykystiques » n’indiquent pas systématiquement un SOPK
C’est un sujet que j’ai déjà abordé dans un article : un SOPK ne peut pas être diagnostiqué sur la seule base d’une échographie. En effet, la seule chose qu’indique une échographie avec des follicules en excès et mal développés est un problème d’ovulation sur le cycle en cours.
Cela ne prouve pas que ce problème d’ovulation est récurrent, il peut être temporaire. Même si tu es en bonne santé et tu n’as aucun problème de cycle, tu peux avoir occasionnellement un cycle anovulatoire.
Cela ne permet pas non plus de dire quelles sont les causes de ce problème d’ovulation. Or, le SOPK n’est qu’une des causes possibles. Il peut s’agir notamment d’une aménorrhée hypothalamique.
Le problème ? Les recommandations fréquemment données en cas de SOPK (réduction de certains aliments, augmentation de l’activité physique…) peuvent aggraver une aménorrhée hypothalamique. Pour en savoir plus sur le sujet, je te renvoie vers cet article :
Règles irrégulières, acné, est-ce vraiment un SOPK ?
J’espère que cet article aura éclairci les choses pour toi !
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